"L'échec n'est pas une option !" : si cette devise de la NASA s'entend quand on cherche à envoyer des astronautes sur la lune, il est évident qu'elle ne peut s'appliquer aux managers et leaders que nous sommes. Mais il n'est pas non plus aisé de s'entendre dire, après un échec : "il faut tomber pour se relever", ou "ce n'est pas grave, tu sais, les américains, eux, valorisent l'échec" ... Alors comment gérer l'échec et en faire le terreau de votre prochaine réussite ?
Pourquoi ai-je peur d'échouer ?
Selon moi, la principale cause de la peur d'échouer, qui engendre inexorablement une peur d'agir, est la confusion entre les verbes "être" et "faire". En France, on considère qu'on est ce que l'on fait : je suis boulanger, je suis manager, je suis consultant, ... Et par extension, je suis mes succès et mes échecs.
Eh bien non : vous n'êtes pas défini que par votre métier, votre fonction, vos projets, et donc vos réussites et vos échecs. Vous faites un métier de boulanger, de manager, de consultant ...
Il faut donc apprendre à gérer l'échec, pour passer le plus rapidement possible à la réussite suivante, et oser, pour entreprendre de plus en plus.
Comment gérer l'échec ?
Avant tout, il faut changer votre perception des choses, pour changer celle que les autres en auront. Une fois encore, notre esprit cartésien nous donne l'impression que les choses sont forcément blanches ou noires : je réussis ou j'échoue. La vie est fort heureusement plus subtile et riche.
« Je ne perds jamais, soit je gagne soit j’apprends » - N. Mandela
Encore une fois, vous n'êtes pas un échec : vous avez fait quelque chose qui, cette fois, n'a pas réussi. Charge à vous maintenant de comprendre ce qui s'est passé et d'en tirer les conclusions. Cette réflexion "post-mortem" est indispensable pour avancer sur votre courbe d'expérience, rebondir, et passer à l'action suivante. Pour vous aider à avancer, vous pouvez vous servir par exemple de la courbe du deuil, que je décris sous sa forme de courbe du changement dans mon article sur le changement, justement, ici.
Lorsque je prépare mes coachés à des entretiens d'embauche, je leur demande souvent de travailler sur la question : "parlez-moi d'un échec" ; non seulement pour voir leur capacité de réflexivité, mais également pour voir quelles leçons ils en ont tirées et comment cela leur a permis d'avancer.
C'est ce que les américains, particulièrement dans la Silicon Valley, appellent le "fail often, fail fast", qui n'est pas un encouragement à échouer, mais à parcourir le plus rapidement possible la courbe du deuil, pour en tirer de l'expérience et s'en servir par la suite. Et plus on est confronté à l'échec, plus on apprend en réalité à l'éviter : on se rend compte plus rapidement qu'un nouveau projet en prend le chemin, ce qui nous permet de dire stop avant l'échec ; on se rend compte plus facilement quelles sont nos zones de compétences, ou les zones dangereuses à éviter pour prévenir un nouvel échec. En résumé, l'échec nous apprend à faire ce qu'il faut pour l'éviter.
On cite souvent Thomas Edison comme exemple de persévérance, puisqu'il lui aurait fallu plus de 1.000 tentatives infructueuses avant de réussir - enfin - à produire la première ampoule électrique, la compréhension des 999 premiers échecs lui ayant servi à trouver la matière adéquate pour le filament incandescent. C'est également le lot des grands sportifs, qui répètent inlassablement les mêmes gestes, tombent, se relèvent, ratent, recommencent, pour se dépasser et réussir enfin.
« J’ai raté 9000 tirs dans ma carrière. J’ai perdu presque 300 matchs. J’ai échoué encore et encore et encore dans ma vie. Et c’est pourquoi je réussis. » - M. Jordan
Faut-il persister coûte que coûte ? Par forcément : citons Abraham Lincoln, qui commence sa carrière comme capitaine dans la milice contre les indiens : un échec. Il se tourne alors vers les affaires : un échec. Il devient avocat à Springfield, mais trop capricieux pour réussir, il arrête. Il se tourne alors vers la politique avant de devenir président des Etats-Unis, fort de toute l'expérience qu'il a accumulée.
Chaque personne, chaque idée, chaque projet est différent : c'est la raison pour laquelle l'analyse de l'échec est fondamentale pour s'orienter vers le chemin de la réussite. Réussite qui vous donnera ensuite la confiance pour oser de nouvelles idées, de nouveaux projets, qui à leur tour échoueront peut-être, pour mieux vous apprendre comment réussir à nouveau.
Souvent, analyser seul ses échecs est compliqué, et nécessite l'accompagnement de tiers bienveillants, qui sauront vous orienter vers une compréhension fine et adéquate de ces situations. Pourquoi pas un coach ? Appelons-nous !
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