"e - motion" : "qui vient du mouvement" en latin. Et c'est exactement ce dont il s'agit : un mouvement intérieur, généré par un événement extérieur. Là où ça se complique, c'est que le même événement crée chez chacun d'entre nous un mouvement différent, et que la façon de le gérer est rarement facile. Pourquoi ? Principalement parce que la croyance populaire veut que dans le monde professionnel, montrer ses émotions est un signe de faiblesse. Et qui voudrait paraître faible face à ses pairs, ses équipes ou son manager ?
Tout garder en soi, pour soi ?
C'est malheureusement ce que nous tentons tous de faire. Oui, "tentons", parce qu'à un moment, le remède est pire que le mal. En effet, essayer de masquer ses émotions est contre-productif à deux titres. C'est en premier lieu une perte d'énergie et donc de productivité énorme : quand vous gardez en vous ce que vous n'osez pas exprimer, cela vous demande de la force, de la concentration, de la détermination, que vous n'utilisez donc pas pour atteindre vos objectifs. Second effet néfaste : à force d'essayer, même sans y parvenir, vous renvoyez une image de ce que vous n'êtes pas en réalité, puisque votre entourage ne sait pas ce qui bouge réellement en vous. Ce décalage entre ce que vous exprimez et ce que vous ressentez engendre des réactions qui ne font qu'aggraver ce décalage et accentuer les émotions négatives que vous vivez.
Comment faire ?
Vos émotions sont là, pourquoi les ignorer ? Pourquoi vouloir les réduire au silence ? Il vaut mieux apprendre à les réguler, à travailler avec, pour vous épanouir professionnellement. Lorsqu'elles sont canalisées correctement, les émotions au travail peuvent être une grande source de force. Quelques astuces :
Vous ne pouvez pas tout contrôler. Il faut donc apprendre à accepter. Pour savoir où se situe votre limite, essayez, à froid, de faire une liste de tout ce qui dépend et ne dépend pas de vous.
Soyez tolérant, avec vous-même avant tout : l'auto-tolérance est l'une des premières choses qui vole par la fenêtre en situation de stress. Dites-vous, et acceptez, que vous faites de votre mieux.
Pour cela, essayez de sortir du cadre : Pour calmer ces émotions négatives, se retirer mentalement de la situation est une astuce utile. Imaginez que vous êtes dans votre canapé, à regarder sur votre téléviseur la situation que vous vivez. Deux possibilités : Soit, de cette perspective plus large, vous découvrirez que la situation n'est pas aussi mauvaise que vous le pensiez ; soit, vous vous direz que le personnage que vous jouez aurait pu agir différemment : ça tombe bien, c'est vous, alors action !
Dans tous les cas, cela vous permettra de voir de façon plus objective la position de l'autre, qui a généré en vous cette émotion négative. Et je viens à mon conseil majeur : ne jugez pas, évaluez ! Quelle peut être l'intention réelle de celle ou celui qui a engendré en vous de la colère, de la tristesse, de la frustration ?
Si cela semble facile à écrire et à lire, cela est beaucoup plus difficile à faire. Là encore, un conseil : faites le d'abord a posteriori - le soir, en rentrant chez vous, ou une heure après, ou juste quelques minutes après. Puis viendra le moment où vous aurez acquis cette mécanique. Vous pourrez alors le faire sur le moment, et vous éviter de laisser trainer ces émotions négatives.
Rappelez-vous : vous ne faites que nourrir une situation négative en y ajoutant des émotions négatives. Il faut les arrêter au plus vite : souvent, en mettant l'accent sur une solution rationnelle, vous pouvez non seulement réguler les émotions négatives au travail, mais aussi les rediriger vers une action positive.
Vous souhaitez en savoir plus, ou être accompagné(e) dans la gestion de vos émotions au travail, contactez-moi !
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